Quand lâcher-prise revient à déléguer (chapitre 13)

Les semaines passées, nous avons vu ensemble, ce qu’était le lâcher-prise, ses principes, que doit-on lâcher, et bien d’autres aspects encore.
Souvent, nous avons si peu confiance en nous, que nous préférons être enseveli sous des responsabilités que nous pourrions confier à une autre personne.
Aujourd’hui, je vous propose de voir combien il est important de déléguer pour pouvoir lâcher-prise en se défaisant des chaînes imaginaires que nous nous mettons nous mêmes.
Bonne lecture
1°- Déléguer est souvent beaucoup plus difficile qu’on ne le croit
Nombreux sont les dirigeants qui aspirent à savoir déléguer, mais ce n’est pas si facile de le faire.
Il faut être suffisamment sûr de vous pour oser laisser les autres remettre en cause vos propres choix, votre propre manière de faire.
C’est une façon de se mettre en danger que de laisser l’autre prendre ce que vous considérez être comme votre place.
Prendre la responsabilité de l’exécution des tâches peut être en réalité une attitude autoritaire, voire dictatoriale déguisée.
Quoi de plus facile au sein d’un groupe d’amis qui n’arrive pas à se décider pour une destination de vacances que de vous occuper des réservations unilatéralement, pour supposément « rendre service » ou « pour aider à avancer » ?
Apprendre à partager votre « propre pouvoir de faire » nécessite à la fois de l’humilité (« je ne suis pas capable de tout assumer tout seul, d’autres pourront m’apporter leur aide« ) et une certaine assurance, car il faut être capable d’abandonner du pouvoir sans perdre la face, d’exister sans être le leader, ou du moins le preneur d’initiatives.
Le regard de l’autre, quand on s’en remet à lui, aide en général :
– à changer de point de vue,
– à dédramatiser certaines choses.
Et prendre des décisions à plusieurs est tout de même plus sécurisant que d’agir seul.
2°- Tout prendre en charge n’est pas rendre service aux autres
Au 1er abord, on serait tenté de dire que de ne pas déléguer, de vous rendre responsable de tout un groupe ou de votre famille, ce serait faciliter la vie de vos proches en leur rendant service.
Tout assumer pour les autres impliquerait un supposé sacrifice de vous-même.
C’est l’idée que s’en font ceux qui ne pratiquent pas le lâcher prise.
Mais c’est une idée reçue.
Tout d’abord parce que celui qui assume un trop-plein de responsabilités en tire de la jouissance, de la fierté et de la satisfaction.
C’est cette personne qui a décidé de prendre cette place et elle le fait pour elle-même.
Mais, épargner l’autre n’est pas lui rendre service, car cela le cantonne dans un état passif qui le dévalorise voir l’infantilise.
C’est en quelque sorte, refuser de prendre l’autre en compte comme un être responsable capable d’agir et de décider au même titre que vous.
De plus, être systématiquement celui ou celle qui prend les décisions influe sur les relations avec les autres ou avec le groupe.
En effet, les rapports ne sont plus sur un mode d’égalité car le meneur se sacrifie pour l’autre qui, implicitement se retrouve à lui devoir quelque chose (un service un savoir-faire etc. ).
Enfin, à vouloir tout faire, on bâcle et on ne fait plus rien correctement.
3°- Lâcher ses responsabilités, oui, mais les lâcher totalement
Déléguer, s’en remettre à vos proches, ce n’est une manière de lâcher prise que si vous le faite entièrement.
Il ne s’agit pas de donner une liste de tâches à accomplir à quelqu’un d’autre et encore moins une marche précise à suivre pour l’accomplissement de ces tâches, encore de surveiller comment elles sont accomplies, ou de jouer à l’inspecteur des travaux finis.
Le secret du lâcher-prise est de formuler à l’autre un objectif à atteindre, un résultat à obtenir et non, comme on aurait tendance à le faire naturellement, de lui demander de suivre votre « recette à la carte ».
Ainsi vous ne demanderez pas :
« pourrais tu aller voir sur le site des gîtes de France s’il reste une maison avec piscine à louer dans le sud de la France du 15 au 30 août ? »,
mais vous demanderez plus simplement
« Pourrais-tu t’occuper des vacances cette année ? ».
C’est l’étape initiale du lâcher-prise : faire simple.
Deuxièmement, cela laisse le champ libre à l’interlocuteur qui s’en trouvera bien plus autonome et ne reviendra pas vous questionner sur la marche à suivre à chaque étape.
Ainsi vous garantissez votre liberté et la sienne.
En plus, vous risquez d’être surpris agréablement. Là où vous n’imaginiez qu’une seule méthode, l’autre en trouvera d’autre. Il vous emmènera loin de là où vous pensiez aller.
Bref, à sortir de vos sentiers battus : et pourquoi pas après tout ?.
En résumé :
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Déléguer des tâches est la base du lâcher-prise
Cela permet de se débarrasser de toutes ces choses que vous vous imposez de faire, que vous croyez obligatoires.Cela implique donc de vous obliger à envisager que vous n’êtes pas indispensables, mais que d’autres peuvent remplir aussi bien votre mission.C’est une bonne manière de voir la vie autrement, de vous sentir moins contraint, plus libre.
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La confiance en autrui est un bien contagieux
Si vous vous en remettez à l’autre, c’est que vous l’estimez capable de vous relayer, c’est donc que vous le voyez comme un alter ego.Cette personne, reconnaissante, ne vous en estimera que mieux.Cela établit un rapport personnel plus sain, d’égal à égal, que lorsque l’aide est toujours du même côté, systématique et « enfermant » pour chacun.
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Il faut « déléguer vrai », c’est à dire entièrement
Vous en remettre aux autres n’est valable que si vous savez réellement leur faire confiance. pour cela, il faut leur demander un résultat et non une série de tâches selon une méthode précise, quand cela est possible.Cela décharge celui qui lâche prise non seulement d’explications interminable, mais aussi de la responsabilité de la méthode suivie.
Inspiré par « Les dossiers de psycho et DP »
A la semaine prochaine pour le 14ème chapitre : Qu’est-ce que la sur-adaptation ?
Douce journée à vous !
Coeurdialement
Valérie Madej
Pour aller plus loin :